L’AB peut-elle être facteur d’échanges entre bios et conventionnels ? from ITAB Asso on Vimeo.
Bio et conventionnels main dans la main contre l’érosion
Les agriculteurs sont confrontés à de nombreuses difficultés techniques et économiques. Et, on le sait bien, on est plus fort à plusieurs, pour échanger sur des pistes, tester des idées nouvelles.
Dans cette optique des formes nouvelles de coopération et de partenariat voient le jour, entre agriculteurs biologiques et conventionnels.
Julien est agriculteur dans le Gers. Quand il a choisi de convertir son exploitation en agriculture biologique, il a vite compris que mettre en place des méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides ne serait pas un long fleuve tranquille. En effet, ces techniques sont souvent liées à un territoire donné et s’adaptent difficilement d’une région à l’autre.
Comme il existait peu de recettes toutes faites pour mener à bien son projet, il s’est tourné vers le GABB 32, le groupement des agriculteurs Bio du Gers. Un groupement qui organise le transfert des connaissances en agroécologie. Ici agriculteurs bio mais aussi conventionnels ont mis de côté leurs clivages pour mettre en commun leurs savoirs et expérimenter ensemble dans un dialogue renforcé et basé sur des thématiques techniques.
Le GAB32 va plus loin et pousse la logique de l’expérimentation à un niveau scientifique. 4 parcelles sont ainsi dédiées à la mise en place de protocoles en vue de produire des expérimentations scientifiques. Anne Perrein réalise des prélèvements qui serviront à établir les mesures et des comparaisons précises sur les 4 modalités différentes mises en oeuvre pour chaque parcelle.
Le colloque annuel organiser par le GABB 32 autour de l’agroécologie réunit de nombreux agriculteurs bios et conventionnels de la région. Il répond à un besoin de partager localement des initiatives techniques et s’inscrit dans un mouvement plus vaste qui a permis à la Bio de renforcer le dialogue au sein des structures coopératives. Les CUMA, ces Coopératives d’utilisation de Matériel Agricole, permettent par exemple une mise en commun des machines. Ou encore les CIVAM et les GIEE. De nouveaux salons ont par ailleurs vu le jour, comme le salon Tech and Bio à Valence.
Un réseau de partenariat pour créer
une nouvelle filière Bio
Dans les Pyrénées-orientales, lorsque le lycée agricole de Perpignan a choisi d’initier la création d’une nouvelle filière Bio en plantes aromatiques, il a fallu apprendre comment elles étaient cultivées dans les autres régions, mais aussi comment adapter ces techniques aux spécificités du bio et du territoire. Au cours de cette aventure, le Lycée a tissé un réseau de partenaires qui l’ont aidé à rechercher des financements, à rencontrer des experts d’autres régions, mais aussi à concevoir une développer le travail en réseau et la stratégie économique innovante.
Dans le Gers, de nombreux agriculteurs adaptent maintenant des techniques issus des recherches communes à leurs exploitations biologiques comme conventionnelles. En Languedoc Roussillon, mais aussi ailleurs en France la dynamique est similaire. Ce sont de véritables laboratoires d’innovations agricoles et si les difficultés techniques du bio sont un stimulant très fort, agriculteurs biologiques et conventionnels y trouvent tous leur compte.
C’est une source importante d’innovation partagée. Et ça, Julien et Jules l’ont bien compris.
Une vidéo ABILE coordonnée par Philippe Fleury, ISARA-Lyon et Céline Cresson, ITAB
et réalisée par Miamedia.
Cette vidéo bénéficie du soutien du CASDAR, de la fondation de France et de la fondation Daniel et Nina Carasso.