Lutter contre les néonicotinoïdes, tueur d’abeilles ou les pucerons verts, tueurs de betterave ?
Depuis la loi sur la biodiversité de 2016, les néonicotinoïdes, un insecticide qui a eu raison du puceron vert de la betterave, est interdit. Si des dérogations sont possibles jusqu’au 1er juillet 2020, leur utilisation sera interdite. De quoi mettre un coup dans l’aile de la production de sucre de betterave en France ?
Les néonicotinoïdes s’attaquent au système nerveux des pollinisateurs, décimant des colonies d’abeilles et autres insectes. Depuis 2000, des scientifiques affirment que même à faible dose, ces substances stérilisent les pollinisateurs ou altère leur mécanisme de reproduction (abeilles et bourdons désorientés, sperme des mâles altéré…).
Si les apiculteurs français constatent une hausse de la mortalité dans leurs ruches depuis l’arrivée des néonicotinoïdes, les betteraviers, eux, estiment que c’est la solution la plus propre. Surtout, pas sûr que la filière, qui a réussi à survivre depuis 1992 au virus de la jaunisse, puisse survivre sans l’utiliser.
Pourtant, certains agriculteurs préparent l’avenir et développent les alternatives au néonicotinoïdes. Certains d’entre eux forment le réseau DEPHY, un réseau d’agriculteurs qui expérimentent la vie sans pesticide sur leur exploitation et développent des solutions alternatives.
Les interactions entre la plante cultivée et le reste de son milieu étant multiples, les processus naturels créent des interactions bénéfiques qui favorisent nettement la productivité des cultures et la durabilité des systèmes de production agricole. Or, les pesticides néonicotinoïdes détruisent certains maillons importants de ces interactions,
Des agriculteurs volontaires ont donc cherché à s’appuyer sur ces processus pour influer sur le développement du puceron vert. Un nécessaire retour à une approche systémique
En effet, la gestion des ravageurs nécessite observation, connaissance du milieu et des interactions qui s’y développent, des auxiliaires et de réaliser des tests. Voici quelques pratiques qui en s’appuyant sur le vivant, réduisent la pression parasitaire.
Des solutions de luttes antiparasitaires variées
Les options de lutte antiparasitaire pour éviter l’utilisation des néonicotinoïdes sont variées et peuvent inclure la diversification et modification de la rotation des cultures, les dates de semis, le travail du sol et l’irrigation, l’utilisation de variétés moins sensibles, l’application des agents de lutte biologique dans les zones infestées et en dernier recours, l’utilisation d’insecticides à risque réduit. Ces options sont souvent plus efficaces lorsqu’elles sont appliquées en combinaison dans une stratégie globale de lutte intégrée.
Seuls 6 cas sur 130 sans alternative
Betteraves
L’utilisation de semences de betterave traitées aux néonicotinoïdes permet aux agriculteurs de ne pas vérifier les attaques d’insectes pendant plusieurs mois. C’est pourquoi certains agriculteurs considèrent ce type de pesticides comme une « solution de confort ». La mise en œuvre de recommandations simples permet pourtant de ne pas utiliser de néonicotinoïdes tout en contrôlant les principales attaques de ravageurs. Comme toujours en agriculture, cette réalité est à nuancer en fonction du terroir et de la pression des ravageurs spécifique à l’exploitation.
Contre les pucerons :
-Ne pas semer trop tôt
-Ne pas semer dans une terre froide
-Favoriser une croissance rapide des betteraves
-Du fait du développement en foyer, les dégâts des pucerons sur le rendement des betteraves sont localisés et souvent limités.
– Observer la culture et utiliser, si nécessaire, une pyréthrine simple
-La régulation des pucerons se fait généralement naturellement s’il y a un minimum de biodiversité (syrphes, coccinelles, chrysope),condition incompatible avec l’usage des néonicotinoïdes. Les pertes éventuelles seront compensées par l’économie réalisée par l’achat de semences sans néonicotinoïdes.
Contre le taupin :
– Effectuer un travail du sol superficiel pour perturber son cycle de développement en remontant les larves en surface et ainsi les dessècher.
– Des fertilisants naturels peuvent être utilisés pour lutter indirectement contre les insectes du sol, comme le tourteau de ricin (propriétés insecticides et nématicides).
D’après un document publié par l’Anses, dans 89% des cas étudiés, les solutions de remplacement aux néonicotinoïdes se fondent sur l’emploi d’autres substances actives, notamment des pyréthrinoïdes. Mais en revanche, l’étude détermine que dans 78% des cas analysés, au moins une solution alternative non chimique existe.
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Heureuse de découvrir votre média des innovations agricoles !
En lien avec votre article et la vidéo, plasticienne j’ai réalisé une nouvelle série sur le thème des abeilles. Cette série aux crayons de couleur la mortalité des abeilles par la pollution des substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.htm
A découvrir et à partager !
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Merci pour ces infos nous ne manquerons pas de regarder !
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On emploie pas de pesticides en agriculture, mais des produits phytosanitaires. Les pesticides sont contre la peste. Les NNI n’ont rien à voir avec la mort de nos abeilles. Importations d’abeilles asiatiques pourries de waroa,, l »emploi de languettes imbibées d’amitraze ou de tau-fluvalinate peux efficaces remplacés par des apports massif dans les ruches des mêmes matières actives, ce qui donne une mortalité importante de nos abeilles. Il faudrait que les apiculteurs arrêtent d’empoisonner les abeilles, et d’accuser à tort les agriculteurs. La nicotine est un puissant insecticides qui date des pharaons.
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